Category Archives: Comédie-Française

Μια διασκευή του Mistero Buffo στην Κομεντί Φρανσέζ

  • Comedie Francaise

«Mystere bouffe». Με στόχο να προσφέρει μια διαφορετική θέαση του κόσμου, στηριγμένη στην ιστορία που έχει βιώσει και αφηγηθεί ο λαός και όχι εκείνη που προτείνουν τα γραμμένα από την εξουσία βιβλία, ο Ντάριο Φο δημιούργησε το Mistero Buffo, ένα από τα κορυφαία έργα του πολιτικού θεάτρου του 20ού αιώνα. Ανατρέχοντας στα λαϊκά «μυστήρια» του Μεσαίωνα, που αναπαριστούσαν σκηνές από τη Βίβλο, και έχοντας ως πρωταγωνιστή έναν παλιάτσο-τροβαδούρο, το έργο χρησιμοποιεί το όπλο του γέλιου για να αποκαλύψει το ψέμα και τη δικαιολόγηση της καταπίεσης σε μια ιστορική διαδρομή που φτάνει ώς τη σύγχρονη εποχή. Η Κομεντί Φρανσέζ παρουσιάζει τώρα μια νέα διασκευή του έργου, που μεταφέρει στη γαλλική γλώσσα το σύνολο των επεισοδίων του, υπό τη σκηνοθετική διεύθυνση της Μιριέλ Μαγιέτ. Εως τις 19 Ιουνίου.

Mystère bouffe et fabulages – Comédie Française

Mercredi, 10 Février 2010 18:38 Alix Murat

  • Du 13 février au 19 juin 2010
  • Salle Richelieu

La Comédie française présente le spectacle Mystère bouffe et fabulages de l’écrivain Dario Fo, mis en scène par Muriel Mayette, Salle Richelieu à partir du 13 février 2010. Centrées sur la figure du jongleur, sorte de troubadour habile à démystifier les discours hypocrites des puissants, ces pièces – ou jongleries – écrites par Dario Fo sont autant d’hymnes à la grandeur et à la dignité des humbles gens. Ces textes revisitent les fabliaux du Moyen Âge mais aussi des textes des évangiles et de la Bible revus dans une perspective populaire.

  • Mystère bouffe et fabulages
  • Par Muriel Mayette, metteur en scène

L’entrée au répertoire d’un auteur étranger, de son vivant.

Il fait partie de ma mission d’enrichir notre répertoire de nouveaux auteurs majeurs du XXe et même de ce début de XXIe siècle afin de témoigner de l’évolution et des différents aspects de l’écriture dramatique. Dario Fo a marqué notre histoire parce qu’il propose une école de conteurs où l’acteur, responsable du sens des fables qu’il nous conte, prend en charge à lui seul tous les personnages qui la composent.

Monter Mystère bouffe, c’est aller aux sources de notre théâtre d’acteur, c’est permettre au comédien de retrouver ses racines de jongleur (jongleur de mots), celles qu’il avait au
Moyen Âge, quand le théâtre était la voix du peuple. Dario Fo donne la parole aux témoins de notre histoire religieuse et médiévale, lui rendant ainsi une dimension humaine, sentimentale et vivante. Les textes de Mystère bouffe constituent une matière de tradition orale plus qu’une littérature, que chaque interprète doit prendre à son compte pour tisser une complicité avec le public. C’est un théâtre adressé qui permet d’intégrer toutes les modulations du présent.

Plus que jamais la personnalité de l’acteur guide cette forme théâtrale. Il ne s’agit ni de numéros virtuoses, ni de saynètes destinées à faire rire, mais plutôt, à travers l’imagerie moyenâgeuse, de re-raconter l’histoire en toute liberté, du point de vue du peuple. Il s’agit de dire tout ce que le peuple garde sur son coeur. Dario Fo m’a offert plusieurs fabulages, qui viennent compléter les mystères, donnant une lecture du monde plus vaste, impertinente, et surtout une parole libre d’un peuple qui écrit son propre théâtre. Dario Fo, lui-même interprète de ses textes avec Franca Rame sa femme, nous livre ici une quantité de fables qui révèle une autre vérité sous les interprétations sages et rassurantes de nos livres d’écoliers. Oui Jésus était bel homme et Marie une vraie maman avant d’être la Sainte Vierge… Dario Fo est un écrivain né du plateau. L’acteur retrouve sa responsabilité de grand jongleur, de grand agitateur de sens. La forme théâtrale orale est brute et ancestrale, c’est un théâtre pur et nécessaire. La plupart du temps, l’introduction que Dario Fo propose à ces contes, ainsi que les ponts qu’il construit entre la mémoire et notre société actuelle, sont tout aussi importants que l’histoire elle-même.

C’est cette dimension pédagogique et engagée qui donne le ton à cette école. Tout est à la disposition de l’acteur nu et solitaire : les accents, les mimes, les grommelots, les descriptions ou les lazzi, etc. Mais aucun artifice ne viendra l’aider à porter son message. Le théâtre de Dario Fo est populaire au sens le plus noble du terme. Je peux dire que Dario Fo nous offre la possibilité de tirer des leçons de notre histoire et sa parole, loin d’être politique au sens actuel du terme, est généreuse, courageuse et joyeusement provocante car elle nous donne une nouvelle porte d’entrée dans cette histoire que nous croyons si bien connaître. Et si le paradis était sur terre ? Ce spectacle est un hommage aux petits cochons que Dieu a aussi créés. Mystère bouffe est le théâtre de tous les espaces, du tréteau à la cour extérieure, du théâtre à l’italienne à la salle communale, il était donc tout naturel de lui proposer aussi la Salle Richelieu.

  • Dario Fo remet l’acteur au centre du jeu

Une autre école. Ce travail me permet de rendre hommage aux acteurs de la troupe en abordant avec eux une nouvelle discipline, qui entre elle aussi au répertoire. Que chacun soit seul et unique, un solo Salle Richelieu.

Il est très important que chaque acteur qui prend en charge une des « jongleries » de
Mystère bouffe s’approprie le langage de Dario Fo. En italien, chaque texte connaît d’ailleurs une infinité de versions. Il faut donc que chaque acteur trouve sa propre « traduction » de cette matière et ce « chemin vers le texte », cette appropriation est indispensable. De ce point de vue, dans la méthode que nous essayons de mettre au point en répétant ce spectacle, nous évitons d’en arriver tout de suite à l’apprentissage du texte par coeur, au travail de la mémoire, mais essayons de passer par une mémoire sensuelle, une mémoire du corps dans lequel le texte doit s’inscrire.

On peut parler d’une sorte de mémoire intime. Quand on raconte une histoire, on ne la raconte jamais deux fois de la même façon, pas plus que deux personnes ne peuvent la raconter de la même façon. Notre travail consiste à mettre au point et à élargir une mémoire qui soit une matérialisation de l’histoire. Cette mémoire doit contenir la géographie et les images de ce que l’on raconte. Les acteurs doivent traverser et ressentir cette histoire comme s’ils l’avaient vécue, puis la transmettre avant de l’interpréter.

Deux versions

Ce spectacle se déclinera en deux versions pour la seule raison que j’avais envie qu’on entende beaucoup de cette parole. Mais ce sera chaque fois la même forme, le même déroulé, la même scénographie. Dans un prélude, nous commencerons par donner les clés de ce théâtre comme Dario Fo le fait et nous finirons à chaque fois par La Naissance du jongleur qui est la quintessence même de Mystère bouffe, car s’y révèle la puissance de la parole incarnée par l’acteur. Alternativement, nous verrons de courtes images produites pas une petite troupe d’acteurs que sont nos élèves-comédiens. Ils tenteront à plusieurs reprises de représenter la Passion du Christ, cherchant à créer de l’émotion, dans une sorte de contrepoint à la parole des conteurs. Cette tentative contrariée par mille difficultés, célèbrera la fragilité de notre métier. Je me suis beaucoup inspirée d’un film qui pour moi est le plus bel hommage aux acteurs : La Ricotta de Pasolini. Dario Fo disait de Pasolini : « À l’auteur de l’Évangile selon saint Matthieu, on ne tire pas son chapeau, mais trente mille chapeaux ». Ce ne sont pas les mêmes oeuvres ni les mêmes créateurs, mais ils ont en commun un courage, un respect, un amour et un orgueil immense de notre métier. Des acteurs passeurs, partenaires dans le relais d’une grande histoire du monde. Un spectacle en direct où la parole prend feu.

Mystère bouffes et fabulages
Ecrit par Dario Fo.
Mis en scène par Muriel Mayette.

Du 13 février au 19 juin 2010
Représentations : matinée à 14h et soirées à 20h30.
Prix des places de 5 € à 37 €
Renseignements et location : tous les jours de 11h à 18h aux guichets du théâtre et par téléphone au 0825 10 16 80 (0,15 € la minute), sur le site internet http://www.comedie-francaise.fr

  • Salle Richelieu
  • Place Colette
  • 75001 Paris

Ο Αριστοφάνης γύρισε από τα Φολί Μπερζέρ

  • Υπεύθυνος: ΕΠΙΜ.: Β. ΓΕΩΡΓ.
  • Ελευθεροτυπία, Τρίτη 27 Απριλίου 2010

  • Γκρινιάζει η «Μοντ», αλλά εμάς δεν μας κακοπέφτει.

Γκρινιάζει που η είσοδος του Αριστοφάνη στο «σπίτι του Μολιέρου», δηλαδή την Κομεντί Φρανσέζ, έγινε με μια παράσταση γεμάτη «φρου φρου» που θα «ταίριαζε περισσότερο στη σκηνή του Φολί Μπερζέρ». Προφανώς η Φαμπιέν Νταρζ, που υπογράφει την κριτική, έχει χρόνια να ‘ρθει στην Επίδαυρο να δει και τα δικά μας.

Το πρώτο έργο του Αριστοφάνη, που ανέβηκε στην Κομεντί Φρανσέζ, είναι οι «Ορνιθες». Τους μετέφρασε, διασκεύασε και σκηνοθέτησε ο Αλφρέντο Αρίας, όταν ο έμπειρος και με μεγαλύτερο όσο να ‘ναι κύρος Λούκα Ρονκόνι παραιτήθηκε από το θέαμα για λόγους υγείας. Και, τότε, ο Αρίας, γεννημένος στην Αργεντινή αλλά πολιτογραφημένος Γάλλος, ανέλαβε δουλειά και έθεσε το ερώτημα: «Πώς να κάνω σύγχρονη και κατανοητή στο γαλλικό κοινό την κωμωδία του Αριστοφάνη;». Σύμφωνα με τη «Μοντ», επέλεξε σοφά την οδό της διασκευής και της ελευθερίας, αλλά, δυστυχώς, τα έκανε μούσκεμα.

Τι ακριβώς έκανε; Πρώτον μετέτρεψε τον Πεισθέταιρο και τον Ευελπίδη σε γυναίκες, ονόματι αντίστοιχα Camarade Constance (Συντρόφισσα Καρτερικότητα) και Belle Esperance (Καλή Ελπίδα). Μέχρις εδώ όλα καλά και νόμιμα, πάντα σύμφωνα με τη «Μοντ». Οσο για τα πουλιά, τα φαντάστηκε σαν έναν φτερωτό θίασο ηθοποιών που στήνει την πολιτεία του, την Νεφελοκοκκυγία ή Coucou-sur-Scene, όπως τη βαφτίζει ο Αρίας, στην πλατεία Κολέτ, μπροστά, δηλαδή, από την Κομεντί Φρανσέζ. Το γαλλικό, άλλωστε, θέατρο αναπαρίσταται επί σκηνής ως μέρος του σκηνικού του Ρομπέρτο Πλατέ.

Την ταύτιση Ορνίθων και ηθοποιών ο Αρίας την εξηγεί στο πρόγραμμα της παράστασης ως εξής: «Οι Ορνιθες αντιπροσωπεύουν στα μάτια μου τον τόσο περιθωριοποιημένο σήμερα κόσμο του θεάτρου. Αλλωστε η κωμωδία του Αριστοφάνη δεν ξεκαθαρίζει αν ο Πεισθέταιρος και ο Ευελπίδης εκμεταλλεύονται την αθωότητα των πουλιών ή πιστεύουν πραγματικά σ’ αυτή».

«Ολα αυτά θα μπορούσαν να είναι πολύ διασκεδαστικά», σχολιάζει η Φαμπιέν Νταρζ. «Στο κάτω κάτω η βασιλεία των ηθοποιών απειλείται σήμερα από την κοινωνία του θεάματος. Αλλα όλη αυτή την έμπνευση ο Αρίας τη χειρίστηκε με χοντροκομμένο τρόπο. Αφαίρεσε από το κείμενο κάθε ποιητική διάσταση και ενίσχυσε υπερβολικά τις αναφορές στη γαλλική επικαιρότητα, κυρίως στους μετανάστες, που δεν έχουν νόμιμα χαρτιά. Το αποτέλεσμα ήταν να χαθεί από την παράσταση κάθε ίχνος ελπίδας».

Ο Αργεντινός σκηνοθέτης, που πριν λίγα χρόνια (2002) έφερε στη Θεσσαλονίκη τις «Δούλες» του Ζενέ κρατώντας για τον εαυτό του τον ρόλο της Κυρίας, έχει έφεση σ’ αυτού του είδους τα θεάματα. Σύμφωνα, όμως με την κριτικό της «Μοντ», «το σκηνοθετικό του σύμπαν, που ήταν κάποτε γεμάτο ζωντάνια, κατάντησε σήμερα μια σύμβαση: φαντασμαγορικά, πολύχρωμα κοστούμια, μπαρόκ παιχνίδι και κλείσιμο του ματιού στο μιούζικ χολ».

* Αίθουσα Ρισελιέ της Κομεντί Φρανσέζ, μέχρι 18 Ιουλίου.

Πλάτωνας στο σπίτι του Μολιέρου

Το ελληνικό ρεπερτόριο έχει την τιμητική του στην Κομεντί Φρανσέζ.

Αύριο [Σάββατο], ανεβαίνουν οι «Ορνιθες» του Αριστοφάνη, σε σκηνοθεσία (και μετάφραση) του Αλφρέντο Αρίας (αίθουσα «Ρισελιέ», έως 18 Ιουλίου). Είχε προηγηθεί, από τις 15 Μαρτίου, το «Συμπόσιο» του Πλάτωνα σε σκηνοθεσία του Ζακ Βινσί (μετάφραση Λικ Μπρεσόν), που δίνει αύριο την τελευταία του παράσταση. Μία από τις προηγούμενες παρακολούθησε ο Γάλλος συγγραφέας Πιερ Ασουλίν. Και έσπευσε να ανεβάσει στο περίφημο μπλογκ του, «Δημοκρατία των Βιβλίων» -στην ιστοσελίδα τής «Μοντ»- τα σχόλιά του για την παράσταση, που, όπως λέει, «αναδεικνύει την κρυμμένη φύση του πλατωνικού διαλόγου», δηλαδή τη θεατρικότητά του.

Να θυμίσουμε ότι η διάσημη ελεγεία του Πλάτωνα για τον έρωτα ξεκινά από το βραβείο που κερδίζει ο νεαρός ποιητής Αγάθωνας στα Λήναια. Την επόμενη μέρα, καλεί σε συμπόσιο όλους τους εξέχοντες άντρες της αριστοκρατικής τάξης της Αθήνας. Η φύση του έρωτα εξελίσσεται στο θέμα της βραδιάς, στη μέση της οποίας εμφανίζεται ο Σωκράτης.

Στη γαλλική παράσταση, τρεις ηθοποιοί, ο Τιερί Ανσις, ο Πιερ Λουί Καλίξτ και ο Σερζ Μπαγκντασαριέν, υποδύονται όλους τους καλεσμένους (Απολλόδωρο, Αριστόδημο, Φαίδρο, Σωκράτη, Διότιμα, Αλκιβιάδη, Αγάθωνα, Αριστοφάνη). Το ντεκόρ -γράφει ο Ασουλίν- είναι εντελώς μινιμάλ, με έμφαση στους φωτισμούς. Το μαύρο, η νύχτα και τα σκαλοπάτια της πόρτας παίζουν ρόλο στη δραματουργία. Για τον διάσημο μπλόγκερ όλα λειτουργούν υπέρ της παράστασης – ακόμα και το γεγονός ότι το κείμενο έχει περιοριστεί κατά τα 2/3, ώστε να διαρκεί συνολικά μιάμιση ώρα.

Για να επιβραβεύσει, μάλιστα, τη συγκεκριμένη παράσταση, που φωτίζει τη θεατρική διάσταση του κειμένου, επικαλείται μια πρόσφατη έκδοση τσέπης του «Συμποσίου» από τα «Μπελ Λετρ», σε μετάφραση του Πολ Βικέρ. Ο Τζορτζ Στάινερ γράφει στον πρόλογο ότι «φαίνεται η καταπληκτική δραματουργική δύναμη του Πλάτωνα» και τον συγκρίνει με τον Σέξπιρ.

«Σε αντίθεση με άλλους Ελληνες», συνεχίζει ο Ασουλίν, «ο Πλάτωνας σκεφτόταν περισσότερο με την ακοή παρά με την όραση. Πρέπει να τον ακούς για να καταλάβεις ότι όσα διακυβεύονται στα έργα του δεν είναι μόνο πνευματικά, αλλά και ανθρώπινα. Ξαφνικά, το «Συμπόσιο», μυθικό έργο που ξαναανακαλύφθηκε στην Αναγέννηση, δεν είναι πλέον μια αφαίρεση, αλλά έχει κρυμμένες χάρες, που μπορούν να μεταφερθούν στο θέατρο. Εκτός από ένα μέτρο σοφίας, ξαναβρίσκουμε και το χαμόγελο του Σωκράτη, για το οποίο ο Νίτσε έλεγε ότι χρωματίζει τη σοβαρότητά του».

Ενα μόνο δεν άρεσε στον Ασουλίν: Ενας θεατής είχε ξεχάσει ανοικτό το κινητό του. Ο ηθοποιός-Σωκράτης αρχικά αγνόησε τον χτύπο. Τη δεύτερη όμως φορά, όπως γράφει ο Ασουλίν, «ο Σωκράτης, αρνούμενος να αντιμετωπίσει στωικά τον χυδαίο θεό της κινητής τηλεφωνίας, με ορθάνοιχτα μάτια και σταθερό βλέμμα, σφίγγοντας τα δόντια, πρόσταξε τον ανεπιθύμητο: «απαντήστε!»».

  • ΧΡΥΣΟΥΛΑ ΠΑΠΑΪΩΑΝΝΟΥ, Ελευθεροτυπία, Παρασκευή 9 Απριλίου 2010

Ο «Φιλάργυρος» του Μολιέρου στην Comédie-Française, στο Παρισι

  • Comédie-Française, Salle Richelieu
    • www. comedie-frascaise. fr

    «L’ Avare». Η Κατρίν Ιζέλ [Catherine Hiégel], καθιερωμένη πρωταγωνίστρια της Κομεντί Φρανσέζ, ανέλαβε αυτήν τη φορά το ρόλο του σκηνοθέτη παρουσιάζοντας τον «Φιλάργυρο» του Μολιέρου. Η Ιζέλ έχει ιδιαίτερη αδυναμία στον Μολιέρο (έχει σκηνοθετήσει επίσης τον «Μισάνθρωπο», τις «Σοφές γυναίκες» και τον «Ζορζ Νταντέν») και, όπως είπε, ο «Φιλάργυρος» είναι ένα έργο πολύ επίκαιρο καθώς εστιάζει στην τρέλα του χρήματος, που τόσο καταστροφική αποδεικνύεται στην εποχή μας. Δεν ανεβάζει το έργο σε «εκσυγχρονισμένη» εκδοχή, γιατί κατά τη γνώμη της ο σύγχρονος θεατής δεν χρειάζεται δεκανίκια μοντέρνων κοστουμιών και βίντεο από το χρηματιστήριο για να καταλάβει τις αναλογίες με το σήμερα. Πρωταγωνιστής, στο ρόλο του Αρπαγκόν, ο Ντενί Πονταλιντές [Denis Podalydès], ο ελληνικής καταγωγής ηθοποιός ο οποίος είναι σήμερα ένα από τα κορυφαία ονόματα του γαλλικού θεάτρου. Εως τις 21 Φεβρουαρίου.

    «L’Illusion comique», ou la mélancolie de Corneille

    LE MONDE | 15.12.08 | 16h55  •  Mis à jour le 15.12.08 | 16h56

    Revoilà L’Illusion comique à la Comédie-Française : l’«étrange monstre», comme l’appelait Corneille lui-même, n’avait pas été joué sur le plateau de la salle Richelieu depuis… 1937, avec la célèbre mise en scène de Louis Jouvet. Cette nouvelle version 2008, signée par le metteur en scène bulgare (mais installé en Belgique depuis plusieurs années) Galin Stoev, risque de déconcerter. Comme elle a semblé dérouter le public de la soirée de première à la Comédie-Française, lundi 8 décembre.

    C’est une étrange Illusion : nouvelle, indéniablement, ultracontemporaine et très intellectuelle. Intéressante dans la réflexion qui la sous-tend, mais dénuée de la magie que l’on attend de ce chef-d’oeuvre baroque où Corneille célèbre les pouvoirs du théâtre.

    Galin Stoev a choisi la version réécrite par Corneille en 1660, plutôt que la version initiale de 1635. L’intrigue est toujours la même, mais l’auteur du Cid, en son âge mûr, a resserré les boulons : c’est moins fou, moins frais, moins baroque. Le choix du metteur en scène a sa cohérence. C’est moins le théâtre dans le théâtre, le déploiement magique de l’illusion, qui l’intéresse, que ce qu’il recouvre : la mélancolie de Corneille face au passage du temps.

    Alcandre, le magicien qui conduit toute l’intrigue, aurait donc mission de nous montrer la fragilité de nos petites vies «entourées par un sommeil», dirait le Shakespeare de La Tempête : la fuite des amours et des désirs, et l’éphémère de toute chose, que ne peut retenir même le souvenir.

    Le voici donc, cet Alcandre que joue le magnifique Hervé Pierre, acteur d’une richesse humaine inouïe : un mage un peu louche en pantalon de cuir et chemise largement ouverte sur le poitrail. Sa «grotte» est un espace à la froideur clinique, fait de plans multiples, de transparences et de reflets : des cloisons qui coulissent, des cages de verre, des fenêtres qui glissent.

    MATAMORE GÉNIAL

    Dans cet espace fuyant comme un rêve, Alcandre déploie donc, devant les yeux de son ami Pridamant (Alain Lenglet), à la manière d’un long flash-back, la vie de son fils Clindor, telle qu’elle s’est déroulée depuis dix ans. Comédie, tragédie, théâtre de la vie. Il semble ne la convoquer, toute cette histoire, que pour pouvoir lui (nous) dire : tout ceci est passé, et ce qui est passé ne peut plus être vécu.

    Pourtant ce passé, tel qu’il revit sur la scène du théâtre-dans-le théâtre, a été vécu, bien vécu. Et tel qu’il est recréé dans le présent du théâtre, il est vivant, bien vivant : c’est là que Galin Stoev rejoint Corneille dans sa réflexion sur le théâtre et la vie, par des détours un peu tortueux, mais non dénués de subtilité.

    Cette vie, cette intensité du présent sont portées par une bande d’acteurs formidables qui, à une ou deux exceptions près, arrivent à faire exister le parti pris difficile de leur metteur en scène.

    Loïc Corbery (Clindor) confirme ici son talent à jouer les jeunes premiers avec sincérité et ce poil de distance et d’ironie qui permet de ne pas tomber dans le cliché. Judith Chemla, une nouvelle venue à la Comédie-Française, étonnante, et Julie Sicard, sont, dans les rôles d’Isabelle et de Lyse, d’une intelligence de jeu remarquable.

    Mais le plus surprenant, c’est le Matamore très inhabituel et tout à fait génial de Denis Podalydès. De ce personnage qui rêve sa vie plutôt que de la vivre, l’acteur fait un clochard fantomatique, au burlesque lunaire. Avec Galin Stoev, les «spectres parlants» de Corneille ne sont pas uniquement des créatures de théâtre.

    Téléchargement du dossier de presse

    pierre-corneilleBiographie de Pierre Corneille

    Fils de la haute bourgeoisie de robe, Pierre Corneille fait de brillantes études chez les Jésuites et exerce la charge d’avocat général à la table de marbre du Palais pendant vingt ans. Il se fait d’abord connaître et apprécier grâce à ses comédies tel ‘Mélite‘ en 1628. Il est ensuite remarqué par Richelieu qui lui verse une pension. Cette association s’achève avec ‘Le cid‘ qui vaut à Corneille la gloire nationale et inaugure une série de chefs-d’ oeuvre. Si Corneille a été plus tard délaissé au profit de son rival Racine, et qu’il mourut dans l’indifférence et le plus grand dénuement, il est aujourd’hui considéré comme le fondateur du théâtre classique français. Ses oeuvres au style oratoire et limpide rassemblent des personnages héroïques exceptionnels confrontés à des situations tout aussi exceptionnelles. C’est parce que Corneille croyait en la responsabilité de l’homme que ses personnages ne sont jamais submergés par la passion mais guidés par leur raison.